La couverture est bleue
Dans la vie du bibliothécaire, une question revient très souvent: "je cherche un livre, la couverture est bleue (ou rose, ou verte, ou grise), je me souviens plus trop du titre ni du sujet mais je l'ai vu l'autre fois..."
Alors parfois, je fais des tables de présentation par couleurs.
Et aujourd'hui une sélection pour les ados, toute bleue, couleur du ciel, de la mer, pour voyager alors que les jours raccourcissent.
Wonder de Ed Palacio : "Je m'appelle August. Je ne me décrirai pas. Quoi que vous imaginiez, c'est sans doute pire." August est né avec une malformation faciale. Et pourtant il décide d'être scolarisé normalement après des années d'enseignement à domicile. Ca pourrait être larmoyant ou plein de "bons sentiments", mais non, c'est juste humain, et August un enfant qui a le courage d'assumer sa différence. Un beau livre sur l'acceptation. De soi. Des autres.
Ici et maintenant de Ann Brashares : Prenna vient du futur. Le monde était devenu invivable. Mais dans ce XXIe siècle où elle débarque, elle n'a pas le droit d'interagir avec les "locaux", pour ne pas influencer le futur. Mais voilà, elle rencontre Ethan. Une fable sur la planète que les humains sont en train d'épuiser doublée d'une enquête très prenante.
Comme des images de Clémentine Beauvais : Dans un grand lycée chic, Léopoldine casse avec Tim. Il envoie une sex-tape d'elle à TOUT le lycée. S'effondrer sous le regard méprisant, impitoyable? Ou continuer parce qu'on est en 1ère S, que l'avenir se joue maintenant. Et Iseult, la sœur jumelle, la copie physiquement conforme, comment-va-t'elle le vivre? Ça pourrait tout aussi bien être elle, sur la vidéo... Un livre percutant.
#Bleue de Florence Hinckel : L'oblitération est devenue la norme, elle est obligatoire pour les mineurs. Si on souffre de la moindre douleur émotionnelle, une piqûre laissant un point bleu sur le poignée enlève cette souffrance. Etre heureux est le but ultime, via l'ultra-connexion. Alors quand la copine de Silas a un accident, il est immédiatement oblitéré, et son amour devient un vague souvenir. Mais voilà, ça ne marche pas toujours. Et les émotions ne sont-elles pas ce qui nous rend justement si vivants, si humains?